Les plantes exotiques envahissantes sur la Côte-Nord : mythe ou réalité?

Par Shirley Kennedy 1:00 PM - 29 octobre 2019
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Courtoisie

Depuis quelques années, des plantes exotiques envahissantes ont été signalées sur la Côte-Nord. Dans les régions plus au sud, les travaux de lutte à ces espèces étrangères exercent une pression économique considérable sur les propriétaires, municipalités et autres gestionnaires du territoire.

Afin de démystifier cette problématique, l’Organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord a invité Nicolas Trottier, un expert dans le domaine, le temps de deux conférences qui auront lieu le 21 novembre à Forestville en après-midi et à Essipit en soirée.

« On trouve dans presque toutes les régions du monde quelques espèces étrangères qui sont particulièrement agressives dans leur nouvel environnement », introduit le chargé de projet à l’OBVHCN, Bruno Proulx.

Ce dernier soutient que ces indésirables nuisent aux espèces indigènes, aux processus écologiques naturels, à l’exploitation des ressources naturelles, à l’agriculture et aux infrastructures. Certaines présentent un risque pour la santé publique.

« Avec l’augmentation des échanges commerciaux et à la faveur des changements climatiques, certaines espèces introduites se sont implantées de plus en plus loin sur notre territoire », précise-t-il.

Depuis quelques années, plusieurs espèces indésirables comme la renouée du Japon, le roseau commun et le myriophylle à épis ont été signalées sur la Côte-Nord.

Depuis quelques années, plusieurs espèces indésirables comme la renouée du Japon, le roseau commun et le myriophylle à épis ont été signalées sur la Côte-Nord.

La détection des invasions au stade précoce, comme c’est le cas dans la région, constitue une opportunité de réduire les coûts de futures interventions.

« Bien que très coriaces, ces plantes ne sont pas invincibles », ajoute M.Proulx. Les questions abordées au cours de la conférence permettront entre autres, de préciser quelles sont les espèces présentes sur la chez nous et comment les reconnaître, quels sont les impacts économiques et environnementaux de ces plantes en Haute-Côte-Nord et comment prévenir l’invasion et comment limiter les dommages.

Parmi les espèces observées en Haute-Côte-Nord, mentionnons le myriophylle à épis, une plante aquatique originaire d’Europe et d’Asie qui envahit les lacs du Québec depuis les années 1960. Véritable épidémie ailleurs au Québec, elle ne se trouve qu’à un seul endroit en Haute-Côte-Nord. En plus de réduire la biodiversité, elle gêne la pêche, affecte les zones de baignade et peut même réduire la valeur des propriétés riveraines.

La renoué du Japon

Assez commune dans les municipalités de la Haute-Côte-Nord, cette plante ornementale est originaire d’Asie. D’abord implantée dans les jardins pour sa beauté, elle a tendance à se répandre de manière incontrôlée et à envahir l’espace. Pratiquement indélogeable, elle réduit la diversité dans les écosystèmes de manière durable et provoque des conflits de voisinage.

Roseau commun

Les vastes étendues de cette espèce le long des autoroutes entre Québec et Montréal frappent l’imaginaire. Cette espèce bien implantée dans le sud du Québec n’est pas très présente sur notre territoire. Souhaitons-nous voir nos marais salés, nos tourbières et nos milieux humides envahis par cette plante? L’invasion n’est pas encore très avancée et il est encore temps d’agir, estime M.Proulx.

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